Création d’une barrière intérieure

 

Prologue

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C’est suite à une demande de ma compagne et de sa maman, possédant des chiens, que je me suis lancé dans la réalisation, ce week-end, d’une barrière refermable, d’une hauteur de 80 centimètres, empêchant les animaux de passer d’une pièce à l’autre.

L’idée était de créer une barrière dans l’esprit de celle ci-contre, mais en sapin rouge.


Dessin technique

Les règles de l’art aurait voulu me voir utiliser un logiciel de CAO (Conception Assistée par Ordinateur), mais vu la simplicité relative du travail, j’ai simplement réalisé un croquis annoté de la barrière.

Le châssis et les montants dormants sont en résineux de 6/4 d’épaisseur (soit environ 40 mm) tandis que les fuseaux horizontaux sont en résineux de 4/4 d’épaisseur (soit environ 27 mm).

J’ai décidé d’apposer 3 charnières pour éviter les déformations du bois, et au niveau du système de fermeture, j’encastrerais un verrou dans la traverse supérieure de la barrière pour le rendre invisible.

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Débit des bois

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J’ai débité les bois à l’aide de ma scie plongeante Festool, en gardant évidement 2 à 3 millimètres de plus que la section finie voulue.

Ensuite, j’ai utilisé mon rabot électrique pour dégauchir une face dans un premier temps, puis pour raboter une face après l’autre à l’aide du guide à 90°.

Il s’agit du même type de bois utilisé, entre autres, dans les charpentes ou dans les gîtages.


Réalisation des assemblages à mi-bois

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J’ai choisi ici d’assembler le châssis ouvrant à mi-bois, pour éviter de réaliser un entaillage fastidieux composé d’un tenon d’un tiers de l’épaisseur de mon bois, soit 10 mm.

L’assemblage à mi-bois permet de ne pas trop déforcer ma traverse et mon montant, en les entaillant seulement de moitié. Cette méthode n’a pas que des avantages et réduit malheureusement par deux la surface de collage.

Pour obtenir la base d’une profondeur constante, j’ai réglé ma scie plongeante à 20 millimètres (15 millimètres de coupe + 5 millimètres d’épaisseur du rail Festool) puis j’ai passé un trait de scie au bord de l’arasement.

Finalement, j’ai évidé au ciseau de menuisier le plus large possible pour amincir parallèlement à la face.


Réalisation des assemblages par tenons et mortaises

Les fuseaux quand à eux seront assemblés par tenons et mortaises. Ils ne doivent pas résister à d’éventuelles torsions ou tractions, et sont moins épais que l’ossature.

J’ai entaillé les fuseaux de façon à ce que la face du châssis soit à fleur de la face du fuseau, ainsi, on obtiendra une finition plus moderne d’un côté et plus traditionnelle de l’autre côté.

L’entaillage des mortaises et la réalisation des tenons fera l’objet d’un article dans le futur, je ne vais donc pas exposer ici les étapes à réaliser pour éviter les doublons.


Collage

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Avant le collage, j’ai réalisé un montage à sec, pour vérifier que tous les éléments s’assemblaient parfaitement.

J’ai ensuite encollé les éléments constituant l’ouvrant de ma barrière : D’abord les mortaises (car la colle est contenue et ne coule pas dehors) et ensuite les assemblages à mi-bois.

J’ai ensuite assemblé un montant sur deux traverses, ainsi que les fuseaux dans ce montant, puis j’ai monté le reste de l’ouvrant.

Enfin, j’ai serré le tout avec des serre-joints (un à chaque assemblage, trois pour fermer les arasements de chaque fuseaux) et vérifié l’équerrage en mesurant les diagonales de la pièce (elles doivent être égales, ou avoir une différence maximale de 1 millimètres au mètre).


Usinage des mouluresimg_20170305_120733

Pour avoir une belle finition sur le côté de la barrière dont les fuseaux sont affleurés, j’ai fraisé un quart de rond à l’aide d’une fraise à roulement.

Ce type de fraise permet de suivre parfaitement le profil d’une pièce tout en usinant le profil de la fraise. Il faut par contre que toutes les faces soient dans le même plan pour éviter d’avoir des marques d’usinage dans les moulures.

Après avoir passé la défonceuse (en faisant le tour complet de la pièce), il faudra poncer avec un papier à poncer fin pour retirer les bavures dues à la faible densité du bois.


Création du système de fermeture

J’ai tout d’abord entaillé mes charnières pour que celles-ci soit à fleur des chants ouvrants et dormants de la barrière. Cela fait, j’ai vissé la quincaillerie.

Ensuite, j’ai encastré une languette dans le dormant recevant l’ouvrant de la barrière pour éviter d’appliquer une force contraire aux charnières, pour créer un arrêt en quelque sorte.

Pour se faire, j’ai réalisé plusieurs passes à l’aide de ma scie plongeante Festool TS55 à une profondeur de 10 millimètres, soit la moitié de la hauteur de ma languette. J’ai ensuite encollé la rainure et apposé mon arrêt d’ouvrant dans celle-ci. Je l’ai vissé en trois endroits à l’aide de vis de 3,0 x 30 millimètres pour éviter de devoir presser mon collage.

Il est indispensable à une barrière de pouvoir se tenir en position fermée. Étant donné que celle-ci à été réalisée presque « en urgence », et surtout un dimanche, je n’aurais pas eu l’occasion d’aller faire l’acquisition d’un verrou métallique.

En conséquence de cela, j’ai donc décidé de réaliser moi-même un verrou, en utilisant une essence de bois nettement plus dure que le sapin. J’ai réussi à remettre la main sur un morceau de volige de wengé, dont je m’étais fait acheteur il y a plusieurs années pour réaliser la touche de guitares électriques.

Tout d’abord, j’ai percé un trou de 12 millimètres dans le dormant recevant l’ouvrant de ma barrière, pour permettre au penne dormant de se loger dans celui-ci.

J’ai tourné deux morceaux de wengé : Un de 15 centimètre pour 21 millimètres de diamètre et un autre d’environ 4 centimètres pour 12 millimètres de diamètre. J’ai percé le premier pour y assembler le deuxième.

Ensuite, j’ai percé parallèlement à l’ouvrant pour y entrer le penne de mon verrou, puis j’ai entaillé pour permettre le passage de la poignée du verrou. Pour permettre les positions fermée et ouverte, j’ai percé à l’aide d’une mèche de 13 millimètres à 45°, perpendiculairement au trou déjà réalisé dans la traverse de ma barrière.

Enfin, j’ai poncé le tout et enlevé les bavures, puis j’ai assemblé la petite poignée dans le penne dormant quand celui-ci était mis en place. J’ai vérifié que l’ensemble fonctionnait : Il faut admettre un léger jeu, dû au bois; Mais le tout est plutôt pittoresque.

Finitionsimg_20170305_160934

Les finitions sont généralement assez rapides lorsque les assemblages ont été bien réalisés.

J’ai, ici, encastré une languette de wengé sur le chant de la traverse supérieure de l’ouvrant, pour créer un rappel de l’essence du système de verrou.

Aussi, n’ayant pas de profil de main courante, j’ai poncé cette dernière de façon à la rendre légèrement courbe.

Pour finir, j’ai poncé l’entièreté de l’ouvrage avec ma ponceuse excentrique Festool Rotex, montée avec des papiers à poncer P120 et P180, tous deux sur le réglage fin. J’ai bien veillé à retirer mes traits de craie grasse ou de crayon.


Pose

La pose d’un tel ouvrage est assez simple : Il suffit de percer de part et d’autre de la baie à la distance souhaitée de la pièce, et à la hauteur nécessaire pour que la barrière ne soit pas gênée par les plinthes.

Ici, les perçages à réaliser sont sur chaque mur aux hauteurs suivantes (dans un axe d’aplomb bien sûr) : À 80 (plinthe) + 5 (jeu de sécurité) + 75 mm; À 80 + 5 + 400 mm; À 80 + 5 + 8 + 725 mm.

On vérifiera ensuite le bon fonctionnement du système de fermeture ainsi que le niveau de l’ouvrant. Il faudra, au besoin, apposer une cale d’épaisseur au mur pour rattraper l’éventuelle bourde de plafonnage.

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